Modernité :
les causes de nos douleurs
Quand tout semble aller bien, le mal peut s’exprimer insidieusement. Sans affection spécifique, les douleurs chroniques parviennent à déprécier notre qualité de vie et à dégrader notre bien-être. Quels sont les principaux maux de notre époque et quels outils peut-on utiliser pour améliorer son quotidien ?

La source de nos maux
Qui n’a jamais souffert d’un mal de dos qui traîne ou d’une migraine répétitive ? Bien qu’incomprises, les douleurs chroniques affectent de nombreuses personnes. Souvent, le chemin du mieux-être est moins titanesque qu’il n’y paraît.
« Les maux de dos, par exemple, peuvent résulter d’un faible entretien de sa condition physique », souligne Sibylle Fondacci, fondatrice d’un cabinet d’ostéopathie à Paris. L’affaiblissement de ses muscles, associée à de nombreuses heures passées en position assise, « entraîne de mauvaises postures et aggrave l’état de sa colonne vertébrale et de ses vertèbres », et donc, des douleurs en périphérie.
La souffrance peut affecter l’espoir de pouvoir utiliser son corps sans difficulté. Au contraire, les maux s’aggravent avec l’inactivité.
Le manque d’hydratation, lui, peut entraîner une baisse d’énergie et provoquer des maux de tête. Notre cerveau étant composé à 80% d’eau, un léger déficit de cette ressource mène à des problèmes de performance, des réactions irritables et un sentiment de malaise. Si l’utilisation récurrente de médicaments peut alléger les symptômes, elle aura surtout le rôle de les masquer, rendant difficile la mise en place d’actions bénéfiques pour traiter l’essence du problème.
Bien boire, bien manger, bouger un peu
La révolution industrielle du 19è siècle a transformé notre alimentation et nos modes de vies. Moins d’efforts pour plus de confort. C’est ce que la mécanisation des industries a permis. Les évolutions technologiques ont bouleversé les modes de productions et de distribution des aliments, mais aussi leurs natures, leurs origines et leurs procédés de conservation. Obtenues grâce à des additifs, des adjuvants de texture, de couleur et de goût, ces modifications ont aussi altéré les apports en nutriments des produits de consommation habituels. Ces techniques ont donné lieu aux controversés « aliments ultra-transformés », qui tendent désormais « à occuper une place dominante dans l’offre alimentaire des pays à hauts revenus », constate Carlos Augusto Monteiro, chercheur de renom en nutrition.
La nette réduction de nos dépenses quotidiennes et un tel changement de régime (davantage de protéines et de sucres et moins de légumineuses et de féculents) ont notamment conduit à une augmentation du taux d’obésité dans la population. Souvent induite par des habitudes alimentaires répétitives et peu variées, l’obésité provoque d’autres problèmes de santé tels que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, l’arthrite, plus de douleurs articulaires et du dos, et certains types de cancer.
« Rester en position assise pendant plusieurs heures, sans mobilité, sans siège adapté et sans s’adonner à la pratique d’une activité sportive régulière est une cause majeure des rachialgies chroniques », insiste Sibylle Fondacci. L’inactivité mêlée aux difficultés qu’impliquent le surpoids et l’obésité génèreront des complications physiologiques et des douleurs corporelles, de surcroît.
Entrevoir des améliorations
Les prémices d’un cercle vicieux dans lequel nous sommes tous susceptibles de tomber sont manifestes : peu d’énergie pour se mettre en mouvement induit généralement peu d’activités physiques, des muscles affaiblis qui ne soutiennent pas assez notre corps génèrent des douleurs, qui donnent lieu à moins d’exercices, moins d’hydratation, et ainsi de suite…
Débuter sa journée par un grand verre d’eau et quelques exercices de mobilité (marche, étirement, renforcement musculaire) en respirant consciemment semble marquer le début d’un changement progressif largement positif.
Toujours selon Sibylle Fondacci, « On conseille à nos patients d’avoir une hygiène de vie adaptée, de pratiquer des étirements quotidiens, et de trouver une voie thérapeutique ou pratique qui permettrait de mieux gérer son stress. Il n’en reste pas moins important de bénéficier d’un suivi ostéopathique, à raison de deux consultations annuelles au minimum, sinon pour contrôler. »
En outre, il existe de nombreuses activités permettant de mieux appréhender son corps et d’aller à la rencontre de celui-ci, et ce peu importe ses capacités initiales (Pilates, Munz Floor, Yoga, Reformer, etc).
« Nos douleurs sont de doux leurres qui nous alertent »
A.A